Hérodote
Hérodote a vécu en Gréce au Vème siècle avant J.C..
Il a « marqué l’histoire », en révolutionnant la façon dont les faits sont notés et mémorisés. Il est considéré comme le "père de l'histoire", surnom donné par Cicéron dans Des Lois.
Avant Hérodote, le passé correspondait à une liste d’événements qu’il faut apprendre les uns à la suite des autres. On ne retrouvait aucune causalité puisque les événements découlaient directement de la volonté divine.
Le travail d’Hérodote a été de les rationaliser pour leur donner une explication et une origine auprès des acteurs. Par exemple, il s’intéressa beaucoup aux guerres médiques. C’est grâce à lui que nous avons des détails sur des batailles comme celles de Marathon, des Thermopyles ou encore de Salamine.
Hérodote a collecté des informations tout autour de la méditerrané. Son œuvre, L’Enquête (Historia en grec), débute d’ailleurs par cet en-tête :
« Hérodote d'Halicarnasse présente ici ses enquêtes pour que les œuvres des hommes et leurs faits les plus marquants ne sombrent dans l'oubli, et dans le but de découvrir pour quelles raisons Grecs et Barbares se firent la guerre ».
L’idée d’enquête montre la volonté de l’auteur de regrouper des versions de faits à propos de l’histoire et non de présenter un fait unique et idéologique.
N.B. Nietzsche avait le beau mot dans le Gai-Savoir : « il n’y a pas de faits, seulement des interprétations ».
Les Grecs nomment cette méthode d’investigation autopsie.
En effet, ce terme dérive du grec ancien
« autopsia » ,
« voir par soi-même »,
dérivé de αυτος ( autos , «soi»)
et ?ψις ( opsis , «l'œil»).
Le travail d’Hérodote n’était pas parfait et notamment, son travail a souffert des erreurs de traduction. Il mentionne par exemple des fourmis chercheuses d’or du pays des Indiens.
Voici les extraits :
102- « Il y a d’autres Indiens, qui habitent au nord: ils sont voisins de la ville de Caspatyre et de la Pactyice. Leurs mœurs et leurs coutumes approchent beaucoup de celles des Bactriens. Ils sont aussi les plus braves de tous les Indiens, et ce sont eux qu’on envoie chercher l’or. Il y a aux environs de leur pays des endroits que le sable rend inhabitables. On trouve dans ces déserts et parmi ces sables des fourmis plus petites qu’un chien, mais plus grandes qu’un renard. On en peut juger par celles que l’on voit dans la ménagerie du roi de Perse, et qui viennent de ce pays, où elles ont été prises à la chasse. Ces fourmis ont la forme de celles qu’on voit en Grèce; elles se construisent sous terre un logement. Pour le faire, elles poussent en haut la terre, de la même manière que nos fourmis ordinaires, et le sable qu’elles élèvent est rempli d’or. On envoie les Indiens ramasser ce sable dans les déserts. »
105- « Les Indiens ne sont pas plutôt arrivés sur les lieux où se trouve l’or, qu’ils remplissent de sable les sacs de cuir qu’ils ont apportés, et s’en retournent en diligence; car, au rapport des Perses, les fourmis, averties par l’odorat, les poursuivent incontinent. Il n’est point, disent-ils, d’animal si vite à la course; et si les Indiens ne prenaient pas les devants pendant qu’elles se rassemblent, il ne s’en sauverait pas un seul. C’est pourquoi les chameaux mâles, ne courant pas si vite que les femelles, resteraient en arrière, s’ils n’étaient point tirés ensemble et à côté d’elles. Quant aux femelles, le souvenir de leurs petits leur donne des forces. C’est ainsi, disent les Perses, que ces Indiens recueillent la plus grande partie de leur or: celui qu’ils tirent de leurs mines est plus rare. »
Il est évident que des fourmis ne pourraient correspondre aux animaux du texte.
Notons que Hérodote ne fait que rapporter des faits qu’on lui a transmis. Il est possible qu’il répète les mots qu’il a entendu. Ainsi, il est fortement possible que ce soit une simple erreur de compréhension. Certains spécialistes se sont penchés sur la question et ils arrivent à la conclusion que des hyènes ou des marmottes auraient pu être les véritables acteurs de ces histoires.
Le mot hyène en persan est vraisemblablement très proche du mot fourmi en grec, et celles-ci creusaient des trous pour échapper à la chaleur.
D’un autre coté, des marmottes vivants sur les plateaux sablonneux du Tibet permettent l’extraction d’un or nommé « pip?lika » par les peuples locaux, signifiant fourmi…
Finalement, on attribue à Hérodote la citation ci-dessous :
Circumstances rule men; men do not rule circumstances.
J’avoue avoir cherché à retrouver son origine dans les textes et ne pas avoir réussi.
A contribué à l'article :
Cornelius
Date de dernière mise à jour : 03/03/2018
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